Introduction
En tant que porte-parole national pour l’enseignement, la recherche et l’avancement des connaissances en sciences infirmières au Canada, l’Association canadienne des écoles de sciences infirmières (ACESI) parle au nom de nos écoles de sciences infirmières membres qui offrent des programmes de baccalauréat ou d’études supérieures en sciences infirmières.
Après une bataille de deux ans contre une pandémie mondiale qui a sérieusement mis à l’épreuve le système de soins de santé (déjà compliqué!) du Canada, les écoles de sciences infirmières se battent sur plusieurs fronts pour maintenir une formation en sciences infirmières de haute qualité face aux menaces.
Par l’intermédiaire de ce Portail des perspectives nationales sur la formation en sciences infirmières de qualité, l’ACESI partage les Perspectives nationales sur la formation en sciences infirmières de qualité [PDF, 615 KB] de nos écoles membres par rapport aux défis et aux stratégies qu’elles proposent pour les relever. La centralisation des perspectives et des messages clés des écoles de sciences infirmières à travers le pays offre un soutien national aux initiatives locales. Les utilisatrices sont encouragées à mentionner ce qu’elles trouvent pratique ou à télécharger le contenu en anglais ou en français à des fins de mobilisation dans leur contexte local.
Perspectives nationales sur la formation en sciences infirmières de qualité – Séances d’information – 21 & 22 septembre
Souhaitez-vous entendre directement les infirmières enseignantes canadiennes s’exprimer sur les perspectives nationales sur la formation en sciences infirmières de qualité ? L’ACESI a organisé des séances d’information d’une durée d’une heure le 21 septembre (en anglais) et le 22 septembre (en français) sur des enjeux clés et la lutte livrée par les écoles afin de conserver une formation infirmière de grande qualité au Canada. Visionnez les vidéos des séances ici !
Perspective nationale
Pénurie critique d’infirmières [PDF, 209 KB]
Aucun raccourci – Préconiser une formation en sciences infirmières de qualité
Le système de santé canadien connaît une pénurie d’infirmières en raison de conditions de travail insoutenables aggravées par la pandémie et les demandes croissantes auxquelles sont confrontées les nouvelles diplômées.
La qualité de la formation en sciences infirmières est un élément clé de la rétention d’infirmières d’expérience et de nouvelles diplômées, qui en ce moment quittent la profession en raison d’un environnement de travail de plus en plus instable et impitoyable.
Le saviez-vous?
La solution au problème n’est pas de précipiter les étudiantes en sciences infirmières dans leurs programmes de formation ou de prendre des raccourcis pour réduire les coûts. Les programmes de formation en sciences infirmières sont conçus pour doter les étudiantes des connaissances et des compétences dont elles auront besoin pour mener cette nation vers une meilleure santé. Le public et les gouvernements doivent aborder les conditions de travail à l’origine de la pénurie d’infirmières à court terme et à soutenir la solution à long terme à cette crise des soins de santé actuelle – qui est, depuis toujours, un processus d’apprentissage qui prépare efficacement les infirmières auxiliaires, les infirmières autorisées et les infirmières praticiennes tout en offrant un soutien à la pratique à toutes les nouvelles diplômées en sciences infirmières. L’investissement dans la formation en sciences infirmières et l’inclusion d’infirmières enseignantes dans l’élaboration de stratégies pour faire face à la crise actuelle des effectifs en soins de santé sont cruciaux.
Plusieurs domaines de la formation en sciences infirmières offrent des solutions potentielles aux effectifs infirmiers durables.
- Améliorer les compétences cliniques et la rétention d’infirmières autorisées nouvellement diplômées.
- Augmenter le nombre de nouvelles infirmières autorisées sans nuire à la qualité.
- Chercher à intégrer davantage d’infirmières formées à l’étranger au sein de la main-d’œuvre infirmière.
Soutenir la transition des nouvelles diplômées
Les nouvelles diplômées ont besoin d’un programme d’orientation solide, d’une charge de travail progressive, d’une pratique guidée/supervisée, d’ateliers d’apprentissage thématiques et d’un soutien pendant au moins six mois et parfois jusqu’à un an. En soutenant leur transition vers la pratique par le biais de programmes de résidence, nous pouvons accroître la compétence clinique et la rétention des infirmières autorisées diplômées.
Chercher à intégrer davantage d’infirmières formées à l’étranger et réduire les formalités administratives
Grâce à une collaboration plus efficace avec les écoles de sciences infirmières et les organismes de réglementation de la profession infirmière, nous pouvons élaborer des programmes de transition plus normalisés offerts par les établissements postsecondaires, réduisant ainsi le temps d’attente requis pour que les infirmières formées à l’étranger passent à la pratique. On peut ainsi augmenter considérablement le nombre d’infirmières expérimentées accédant au marché du travail et atténuer les pénuries d’infirmières.
Augmenter le nombre d’infirmières autorisées sans nuire à la qualité
Grâce à des programmes permanents de baccalauréat en sciences infirmières pour les personnes titulaires d’un diplôme d’une autre discipline, nous pouvons effectivement augmenter le nombre de nouvelles infirmières autorisées sans sacrifier la qualité de leur formation. Ces programmes se déroulent sur toute l’année (quatre trimestres par an au lieu de deux) et sont donc normalement achevés en deux ans sans aucune réduction du programme d’études. Il y a une forte demande d’admission dans ces programmes, et les diplômées excellent généralement en tant qu’infirmières.
Le saviez-vous?
L’ACESI offre un programme de résidence structuré, basé sur les compétences qui assure l’intégration d’infirmières diplômées compétentes, émotionnellement résilientes et fidélisées à une main-d’œuvre durable. Le programme de résidence a été mis au point pour les établissements de soins de santé en réponse aux demandes croissantes auxquelles sont confrontées les nouvelles diplômées. Les coûts du programme seront payés par l’établissement de santé (l’employeur) ou financés par les partenaires gouvernementaux (en totalité ou en partie). Aucuns frais ne sont exigés des diplômées. De débutante avancée à infirmière autorisée compétente, le programme de résidence de l’ACESI pallie les pénuries d’infirmières en perfectionnant des effectifs infirmiers durables avec une capacité et des compétences accrues. Pour plus de renseignements au sujet du programme, communiquez avec Jessica Pearce Lamothe de l’ACESI.
Perspective nationale
Augmentation du financement provincial/territorial pour les places, les emplacements et les programmes de transition pour les infirmières auxiliaires [PDF, 206 KB]
La COVID-19 remplit des lits d’hôpitaux, le nombre d’aînés nécessitant des soins augmente et les infirmières expérimentées quittent la profession en grand nombre. Les écoles de sciences infirmières de toutes les provinces et territoires répondent aux demandes du gouvernement d’augmenter le nombre d’étudiantes admises à un programme, d’ouvrir de nouveaux emplacements ou d’offrir des programmes supplémentaires. Cependant, les écoles de sciences infirmières forment déjà plus d’infirmières diplômées que jamais auparavant. Le défi est un financement insuffisant pour le corps professoral, les ressources, les installations et le soutien afin d’octroyer efficacement à un nombre record de nouvelles infirmières les connaissances, les compétences et la résilience nécessaires aux effectifs d’aujourd’hui. Le besoin d’investir dans une formation en sciences infirmières de haute qualité est urgent pour soutenir des places supplémentaires.
Plus d’infirmières diplômées que jamais
Le saviez-vous?
Former plus d’étudiantes nécessite des enseignantes qualifiées supplémentaires, des enseignantes cliniques expérimentées, des laboratoires de simulation bien équipés, de bonnes ressources documentaires et des emplacements de stage clinique adéquats et appropriés. Le corps professoral en sciences infirmières a été sollicité à l’extrême, et les emplacements de stages cliniques, essentiels à la formation en sciences infirmières, sont sursaturés. Cependant, malgré des conditions de santé de plus en plus complexes, les demandes d’admission aux programmes de baccalauréat en sciences infirmières sont très élevées, ce qui témoigne de la ténacité potentielle de nos futures infirmières.
Investir dans une formation en sciences infirmières de qualité
Il faut investir dans la qualité de la formation en sciences infirmières, pas seulement dans le nombre de places. Les provinces doivent collaborer avec les écoles de sciences infirmières pour investir de manière plus stratégique dans une formation de qualité grâce à un financement, à des ressources et à un soutien qui permettront aux écoles de préparer pleinement des infirmières diplômées compétentes, émotionnellement résilientes et durables.
Utiliser des étudiantes en sciences infirmières comme travailleuses de la santé non réglementées pour pallier les pénuries d’infirmières
Certaines provinces autorisent les étudiantes en sciences infirmières à travailler comme travailleuses non réglementées dans les hôpitaux, contre rémunération ou crédit scolaire, pour aider à atténuer la pression sur le système.
Le saviez-vous?
Les fournisseurs de soins de santé non réglementés sont des fournisseurs rémunérés qui n’ont pas de champ d’exercice ou de normes de pratique légalement définis, et aucun mécanisme réglementaire ne surveille la qualité de leur service. La responsabilité de déterminer le caractère approprié de l’attribution d’un fournisseur de soins de santé non réglementé à un client incombe aux infirmières surveillantes ou à l’employeur.
Lorsqu’ils sont bien administrés, les programmes de fournisseurs de soins de santé non réglementés aident tout le monde
Les étudiantes en sciences infirmières travaillant comme fournisseurs de soins de santé non réglementés acquièrent une expérience clinique pratique et d’observation dans un établissement de soins de santé, mais il est primordial que leurs expériences de pratique clinique ne soient pas limitées à la fourniture d’un soutien aux soins personnels.
Lorsqu’elle est mal administrée, une expérience de programme de fournisseur de soins de santé non réglementé fournit un travailleur de soins personnels supplémentaire, mais se traduit par une infirmière diplômée mal préparée pour le travail. Lorsque le programme est bien administré, les hôpitaux obtiennent le soutien infirmier dont ils ont tant besoin, les patients reçoivent les soins d’étudiantes en sciences infirmières mieux préparées, et les étudiantes acquièrent des compétences fondamentales en matière de soins et une meilleure compréhension de l’environnement des services de santé.
Perspective nationale
COVID-19, cours en personne, laboratoires et stages cliniques [PDF, 162 KB]
La pandémie a provoqué deux années de perturbations répétées des programmes, obligeant les écoles à fermer, ouvrir, fermer et rouvrir à plusieurs reprises, et les corps professoraux et les étudiantes sont passés de l’apprentissage en personne à l’apprentissage à distance. L’accès des étudiantes aux stages cliniques et l’apprentissage en classe et en laboratoire en personne en a été perturbé. La COVID-19 endémique continue de remplir les lits d’hôpitaux, et les infirmières expérimentées quittent la profession en grand nombre, ce qui a un impact supplémentaire sur l’apprentissage clinique. Depuis le début de la pandémie, les exigences imposées aux enseignantes et aux étudiantes en sciences infirmières sont lourdes.
Le saviez-vous?
La profession infirmière est complexe et exigeante sur le plan émotionnel, et exige que les diplômées possèdent une base théorique et scientifique approfondie, de solides compétences en raisonnement clinique, un jugement clinique solide, des compétences techniques perfectionnées, de la compassion, de l’attention et une résilience émotionnelle.
Soutenir l’apprentissage basé sur la pratique
Les étudiantes ont besoin d’expériences d’apprentissage solides basé sur la pratique. Les écoles de sciences infirmières ont besoin d’aide pour établir davantage d’emplacements de stages cliniques et de préceptrices.
Elles ont également besoin de soutien pour embaucher des enseignantes cliniques, des préceptrices, des mentores et des accompagnatrices, et pour établir des laboratoires de simulation bien équipés qui permettront aux étudiantes en sciences infirmières d’accéder à des stages cliniques et à un apprentissage en laboratoire en personne.
Vivre avec la COVID endémique
Alors que nos provinces continuent de diminuer les restrictions sanitaires avec des cas de COVID fluctuants, les écoles de sciences infirmières doivent préparer les infirmières diplômées à soutenir les Canadiens dans un contexte de COVID endémique. Les gouvernements doivent fournir un soutien pour les solutions à long terme à la crise actuelle des soins de santé. Une solide préparation des infirmières auxiliaires, autorisées et praticiennes ainsi qu’un soutien à l’accès à la pratique pour toutes les nouvelles infirmières diplômées offrent une solution.
Perspective nationale
Besoin de collaboration et d’investissement de la part des gouvernements [PDF, 130 KB]
La collaboration entre la formation en sciences infirmières, les gouvernements et les services de soins de santé se traduit par des investissements plus stratégiques dans la formation en sciences infirmières; la haute qualité de la formation en sciences infirmières pour laquelle le Canada est reconnu à l’échelle internationale sera ainsi conservée, et on parviendra à résoudre la pénurie actuelle d’infirmières.
Les écoles ont besoin de financement supplémentaire pour les programmes, les ressources, les emplacements et le corps professoral, mais par-dessus tout, elles ont besoin d’un siège à la table de planification stratégique. Elles pourront ainsi fournir un contexte sur les défis et une éducation sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Avec une collaboration efficace, le bon soutien va à la meilleure solution au bon moment.
Les écoles de sciences infirmières ont besoin d’un siège à la table
Une collaboration efficace entre les gouvernements, les services et la formation en sciences infirmières est essentielle pour remédier à la pénurie actuelle d’infirmières et améliorer la santé des Canadiens. Nous encourageons fortement les dirigeants gouvernementaux à tendre la main aux écoles de sciences infirmières de leur province et à les inviter à présenter les défis qu’ils vivent, et à collaborer avec elles à l’élaboration de stratégies réalisables et efficaces pour les surmonter.
Conclusion
Le maintien de la haute qualité de la formation en sciences infirmières au Canada est essentiel à la santé et au bien-être des Canadiens. La profession infirmière est complexe et émotionnellement exigeante. Elle exige une base théorique et scientifique approfondie, de solides compétences en raisonnement clinique, un jugement clinique solide, des compétences techniques perfectionnées, de la compassion, de l’attention et une résilience émotionnelle. L’incompétence ou l’erreur infirmière peut mettre la vie des patients en danger, donc le maintien de la haute qualité des soins de santé au Canada doit demeurer primordial.
L’ACESI et nos écoles de sciences infirmières membres travaillent sans relâche pour maintenir une formation infirmière de haute qualité au Canada, et nous sommes impatients de renforcer les alliances par la communication, la coopération et la collaboration sur des stratégies visant à résoudre les problèmes actuels de ressources humaines en santé et à rajeunir les effectifs dans les soins de santé.
Pour plus de renseignements au sujet de cette ressource ou pour discuter du soutien que vous pourriez offrir aux écoles de sciences infirmières au Canada, veuillez communiquer avec nous.